Chaque année, Ninon, de la chaîne "Opalyne", organise un mois consacré au féminisme en littérature.
Pour cela, les créateurs de contenu, blogueurs ou youtubeurs, sont invités à partager des recommandations livresques autour du féminisme au sens large.
Vous pouvez retrouver toutes les recommandations de cette année et des précédentes sur les pages facebook et twitter de l'événement.
Comme j'avais pour objectif cette année de me cultiver davantage et notamment en la matière, j'ai saisi cette chouette opportunité de vous présenter une sélection de lectures inspirantes.
Voici donc des lectures engagées, instructives, bouleversantes, qui, je l'espère, vous plairont s'il vous prend l'envie de les découvrir.
3 livres féministes à découvrir
La Mémoire de l'eau de Ying Chen: Femme et communisme
Résumé de l'éditeur: "En 1912, alors que le dernier empereur chinois était chassé du trône, grand-mère Lie-Fei avait cinq ans. Elle venait de subir l'opération destinée à rapetisser ses pieds, afin de les rendre "beaux comme des fleurs de lotus". Mais grâce au changement de régime, ou à cause de lui, l'opération fut vite interrompue, et c'est avec des pieds "moyens" - garants d'une position médiane dans le conflit entre la tradition et la modernité - qu'elle traversa sans trop de heurts le régime communiste... Ce destin singulier, la narratrice, "la petite", le retrace avec un humour à froid et une tendresse jamais démenties tout au long d'une histoire qui traverse le XXe siècle, celle de grand-mère Lie-Fei bercée par les odeurs et les couleurs des eaux d'une Chine en profonde mutation."
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Ce court récit est une fresque de la Chine du XXe siècle. A travers l'histoire de la grand-tante de la narratrice, nous découvrons l'évolution de la société chinoise liée en grande partie aux changements politiques du pays.
La condition de la femme est au centre de ce roman puisqu'on y aborde le sujet des pieds bandés (tradition archaïque qui consistait à bander les pieds des jeunes femmes pour stopper leur croissance et qu'elles conservent ainsi d'adorables petits pieds avec lesquels il était compliqué de marcher!).
Y est également présenté la position inférieure de la femme dans la hiérarchie sociale, la tradition des mariages arrangés,... la liste est longue et révoltante.
Avec l'arrivée du communisme, les traditions sont soudainement devenues indésirables et synonymes d'archaïsme. Parmi les bénéficiaires de cette évolution, les femmes, qui obtiennent le droit de travailler et n'ont plus à subir la torture des pieds bandés, devenue pratique obsolète.
Le roman suit le destin d'une femme puis d'une famille disloquée.
Les chapitres courts sont comme des évocations de souvenirs, qui suivent un ordre chronologique mais ne sont pas forcément rapprochés (cf. Récits de notre quartier de Naghib Mahfouz).
Ce procédé narratif marié à l'écriture agréable, légère et poétique de l'autrice, rend la lecture addictive.
Une oeuvre captivante, une fresque historique et intime, une plongée dans la société chinoise, qui propose un parallèle intéressant entre arrivée du communisme et libération de la femme.
Chicken Street d'Amanda Sthers: femme au Moyen-Orient
Résumé de l'éditeur: "À Kaboul, les deux seuls juifs d'Afghanistan, Simon le cordonnier et Alfred l'écrivain public, se détestent amicalement. Un jour, la belle Naéma supplie Alfred d'écrire en son nom à un journaliste américain, dont elle porte l'enfant... De Kaboul à New York, le destin n'épargnera personne. Entre humour et désespoir, Amanda Sthers porte un regard saisissant sur la folie des hommes."
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Le sujet du traitement des femmes en Afghanistan, et plus largement au Moyen-Orient, m'intéresse et me touche beaucoup.
Dans ce court roman, Amanda Sthers nous conte l'histoire d'une jeune afghane tombée enceinte d'un journaliste en mission à Kaboul.
C'est après le départ de son amant qu'elle s'aperçoit de sa grossesse et qu'elle essaie alors, par l'intermédiaire du scribe juif de la capitale, de l'appeler au secours.
Le sujet est très poignant, les personnages riches et attachants, l'intrigue est bien rythmée, ne tire pas en longueur.
Dans ce court roman, Amanda Sthers nous conte l'histoire d'une jeune afghane tombée enceinte d'un journaliste en mission à Kaboul.
C'est après le départ de son amant qu'elle s'aperçoit de sa grossesse et qu'elle essaie alors, par l'intermédiaire du scribe juif de la capitale, de l'appeler au secours.
Le sujet est très poignant, les personnages riches et attachants, l'intrigue est bien rythmée, ne tire pas en longueur.
Mauvaise fille de Justine Levy: femme et maternité
Résumé de l'éditeur: "Maman est morte, je suis maman, voilà, c'est simple, c'est aussi simple que ça, c'est notre histoire à toutes les trois. Tu en mets du temps à raconter les histoires, je me disais quand elle me racontait une histoire dans mon lit. Là c'est allé vite, si vite, le regard de maman dans le regard de ma fille, c'est là qu'elle est, c'est là que je la retrouve, et dans ses gestes aussi, dans les gestes impatients, un peu brusques, de ma petite fille doublement aimée. [ …]. Partout, dans mon enfant, ma mère a laissé son empreinte."
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C'est l'histoire de cette femme qui devient mère et perd sa mère en même temps, qui doit gérer le double deuil, celui de la perte d'un parent et celui de la femme sans enfants qui devient mère.
L'écriture est moderne et pleine de charme, l'émotion est au rendez-vous.
Justine Lévy décrit la fin de vie et le cancer avec beaucoup de réalisme, ce qui m'a vraiment bouleversé.
Un livre émouvant, féministe, intimiste, je recommande !
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