"Jamais elle n'aurait imaginé que le temps puisse s'écouler avec autant de paresse et les heures se frotter les unes aux autres au mépris de son impatience."
Ce "thriller" assez particulier m'a accompagné en Normandie pour mon week-end de Noël.
Ce fût une bonne découverte malgré quelques petites déceptions.
Biographie
Nationalité : françaiseNé(e) à : Nancy , le 10/12/1966
Sophie Loubière est une journaliste, productrice, écrivaine, spécialiste de musique de film, née le 10 décembre 1966 à Nancy, en Lorraine.
Sophie Loubière suit des études littéraires (Lettres Modernes option Audiovisuel à la Faculté de Nancy). Elle participe aux radios libres nancéiennes Radio Anthracite et Rockin'Chair, découvre le métier de productrice à Radio France Nancy Lorraine et joue au sein de la troupe "Le théâtre de la Roële", dirigée par Patrick Schoenstein. En 1993, elle gagne un concours de producteurs à France Inter et y est engagée.
Passionnée d’écriture, elle est à l’origine de fictions pour Patrick Liegibel (Nuit noire, nuit blanche) et pour Les petits polars de France Bleu. Elle a produit pour France Culture des portraits de compositeurs (Gabriel Yared, Philippe Sarde, Nicola Piovani, Antoine Duhamel) et émissions thématiques (Chemins de la Musique et Surpris par la Nuit). Elle a élaboré deux feuilletons radiophoniques de 100 épisodes (Le Secret du coffre rouge) et 50 épisodes (Le Mystère Mornefange), qu'elle a écrits en collaboration avec l'auteur de BD Didier Savard. Elle a aussi travaillé pour la télévision (Forum, Canal+, Mezzo, Cuisine.TV), ainsi que dans le journalisme de presse écrite, chroniquant des bandes originales de films (BOF) pour les magazines Rolling Stone, Synopsis, Ciné Live et Musique Info Hebdo.
Enfin, depuis septembre 2007, Sophie collabore au site Toutlecine.com en entretenant un blog intitulé La Mélodie du bonheur et principalement consacré à sa plus grande passion, la musique de film.
Au second semestre de 2009, elle intervient sur France Inter dans deux émissions: Parking de nuit (littérature, musique, cinéma, cuisine, jeu, courrier d'auditeurs, le tout empreint de fantaisie), sur France Inter et Info polar, sur France Info.
En 2010, elle décide de se consacrer à son œuvre de romancière: en avril 2011 sort, au Fleuve noir, "L'Enfant aux cailloux", un roman noir inspiré par sa propre mère.
L’une de ses dramatiques Compartiment 12 a fait l’objet d’une adaptation théâtrale au Festival Off d’Avignon 1999.
Contexte de l'oeuvre
Lieu: Seine-Saint-Denis
Epoque: fin 2009
Thèmes: Solitude | Folie | Famille | Deuil | Maladie | Voisinage | Maltraitance
Résumé
Elsa Préau est une retraitée bien ordinaire. De ces vieilles dames trop seules et qui s'ennuient tellement - surtout le dimanche - qu'elles finissent par observer ce qui se passe chez leurs voisins. Elsa, justement, connaît tout des habitudes de la famille qui vient de s'installer à côté de chez elle. Et très vite, elle est persuadée que quelque chose ne va pas. Les deux enfants ont beau être en parfaite santé, un autre petit garçon apparaît de temps en temps - triste, maigre, visiblement maltraité. Un enfant qui semble l'appeler à l'aide. Un enfant qui lui en rappelle un autre... Armée de son courage et de ses certitudes, Elsa n'a plus qu'une obsession : aider ce petit garçon qui n'apparaît ni dans le registre de l'école, ni dans le livret de famille des voisins. Mais que peut-elle contre les services sociaux et la police qui lui affirment que cet enfant n'existe pas ? Et qui est vraiment Elsa Préau ? Une dame âgée qui n'a plus toute sa tête ? Une grand-mère souffrant de solitude comme le croit son fils ? Ou une femme lucide qui saura croire à ce qu'elle voit ?
Mon avis 4/5 💓
Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir lu énormément de thrillers ces derniers temps mais j'ai l'impression d'être de plus en plus difficile à contenter en la matière.
J'avais entendu beaucoup de bien de "L'enfant aux cailloux" et c'est grâce aux recommandations de Séverine de la chaîne "Il est bien ce livre" que je l'ai acheté.
J'ai passé un agréable moment de lecture, la plume de Sophie Loubière m'a charmé, sa poésie, sa finesse et son humour m'ont conquise.
Nous suivons l'histoire d'Elsa Préau, ancienne directrice d'école, retraitée, qui souffre beaucoup de la solitude et n'a plus toute sa tête. Son fils Martin est un médecin surmené, elle ne voit plus son petit fils Bastien...
J'ai beaucoup aimé découvrir le quotidien de cette mamie, ces petites manies.
Le roman démarre en douceur, avec quelques petites longueurs, avant de changer complètement de ton.
Elsa s'ennuie et finit par épier ses voisins, elle se persuade qu'un des enfants de la maison d'en face est maltraité et l'appelle à l'aide.
Une des grandes prouesses de l'auteure est de nous faire douter jusqu'au bout de la réalité.
Qui est coupable ? De quoi ? Pourquoi ?
Le mystère plane sur l'intrigue, les personnages sont ambivalents et fascinants.
Ici, le profil du tueur "classique" n'a pas sa place, nous sommes face à un thriller psychologique original et passionnant.
Entrer dans la tête d'Elsa, dans ses rêves et ses angoisses a été tout simplement captivant, ce personnage ne peut pas laisser indifférent, effrayante ou attachante, cette mamie est pleine de secrets.
Facile à lire grâce à une bonne gestion du suspens, des chapitres courts et des passages épistolaires drolatiques, ce roman est un vrai page turner.
L'auteure nous offre une chute pleine de rebondissements qui laisse le lecteur méditatif.
Je vous recommande chaleureusement cette lecture atypique, magnifique à lire, pleine de suspens et d'humour.
❤
"Les femmes n'aiment pas les hommes qui glissent sur la pente de leur existence sans chercher à se retenir.""Le dimanche était un terrible jour. Les enfants ne revenaient pas de l'école en chantonnant sur le trottoir, le facteur ne circulait plus en faisant teinter la sonnette de son vélo, le ballet des camions-bennes et tracto-pelles travaillant sur les chantiers cessait brutalement, les vitres de la maison de Mme Préau ne vibraient plus à leur passage, la rue était déserte, le quartier comme siphonné de toute clameur, pas même un matou borgne pour traverser en fraude le jardin couvert de rosée, le silence épaississait jusqu'à l'insoutenable.
Alors Mme Préau regardait chez ses voisins."
"Ca, c'est le régime Sarkozy ! Pas de pain, pas de pâte, ni de farine. On évite tout ce qui fait des miettes. Mais on a droit au chocolat et aux fraises Tagada !"
"Je viens d'achever la lecture de votre ouvrage consacré à la rumeur. Vous faites la distinction entre histoire et fantasme. Vous prétendez qu'Internet tient le rôle de mémoire et aussi celui de diffuseur, mais qu'il ne crée pas la rumeur. Je pense qu'Internet est la plus monstrueuse invention que l'homme ait jamais créée.
On y trouve les pires fantasmes. C'est le plus grand véhicule de perversité."
"Elsa avait un grain, dit- il avec nostalgie.
Un charmant et délicieux petit grain.
C'est en cela qu'elle était fascinante et tellement différente des autres....
Ta Mére voyait des choses que nous n'imaginions pas et qui la rassuraient....
Pour elle, il n'y avait pas de frontière entre le réel et l'irréel..."
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